mardi 10 avril 2007

Première visite de ruches pour nos élèves

Il a fallu, tout d'abord, se familiariser avec l'enfumoir !
Nous avons discuté, dans un premier temps, sur les différentes sortes de combustible amené par les uns et les autres : toile de jute, carton, copeaux de bois... pour ensuite procéder à son allumage.











A noter qu'habituellement la visite de printemps ne s'envisage que lors d'une journée succédant à 2 à 3 jours de beau temps (durant lesquels les butineuses sont sorties en nombre), où le vent est faible et où la température est supérieure à 18°c pour éviter de refroidir le couvain.

Dans notre cas, il n'est pédagogiquement pas possible de reporter nos travaux pratiques au rucher en fonction des conditions météorologiques. Aussi, notre cours sur la visite de printemps étant prévu ce 31 mars, nous nous devions de l'exécuter même si les conditions climatiques optimales n'étaient pas réunies.

On commence par soulever un coin du couvre-cadres et on enfume légèrement dans l'espace ainsi créé afin de faire descendre les abeilles dans le corps de ruche.
On retire, ensuite, très délicatement, le couvre-cadres duquel on enlève la propolis et les constructions que les abeilles ont faites pendant l'hiver. On fait, à nouveau, descendre les abeilles en enfumant encore légèrement au-dessus de la ruche afin de pouvoir enlever les constructions qui se trouvent sur le dessus des cadres en toute quiétude.

La deuxième étape consiste à passer les différents cadres en revue. Pour ce faire, on enlève le (ou les) cadre(s) partition qui se trouve(nt) contre la (ou les) paroi(s) de la ruche afin de donner de la place pour manoeuvrer les autres cadres. Si on travaille dans une ruche où il n'y a pas de cadre partition, on enlève alors le cadre de rive après l'avoir décollé avec le lève-cadre, on le sort de la ruche en prenant soin de ne pas écraser les abeilles qui le couvre, on l'examine, on le débarasse de ses abeilles et on le dépose ensuite sur le côté de la ruche. Le deuxième cadre est alors examiné et peut ensuite retourner à la ruche à la place du premier cadre. Tous les cadres peuvent ensuite être examinés selon le même procédé et à la fin, le cadre mis sur le côté est placé dans l'espace laissé libre à l'autre rive.

Pour secouer les abeilles se trouvant sur un cadre, on le tient fermement d'une main et on frappe séchement sur le dessus du cadre de l'autre main.

Lors d'une visite printemps, il faut vérifier l'état sanitaire de la colonie et réagir de manière adéquate (objet d'un cours spécifique de 2ème année) en cas de maladie trop importante ou particulièrement contagieuse.

Ici la présence de couvain calcifié est due à une mycose mais son importance très réduite nous informe de l'excellent travail de nettoyage opéré par la colonie qui se défend d'elle même. Dans ce cas précis, on ne sait rien faire mais si on avait trouvé de grandes plaques de couvain atteint, il aurait fallu retirer ces cadres de la ruche et les brûler !

Lors d'une visite de printemps, on vérifie également la présence de couvain ainsi que l'importance de son développement. Une colonie, possédant une reine de qualité, présente un couvain compact (sans cellules vides) qui est lui même bordé d'un cordon de pollen surmonté de miel.

Au printemps le nid à couvain se trouve souvent bloqué par de la nourriture (cadres de provision, barrière de pollen). Il faut alors aider la reine à étendre sa ponte en décalant d'un cadre la barrière de pollen et/ou en griffant la nourriture en contact avec le couvain. Le fait de griffer de la nourriture incite les abeilles à utiliser celle-ci en priorité. Ce qui libère de la place pour la ponte de la reine.

On observe ici une belle plaque de pollen à déplacer pour qu'il ne bloque pas le développement du couvain.
On peut également introduire un cadre de cire gaufrée entre le dernier cadre de nourriture (pollen ou provision hivernale) et le couvain. On retire, pour ce faire, un cadre de rive (partition ou nourriture) afin de pouvoir décaler, un à un, les autres cadres (jusque et y compris le cadre de pollen éventuel) pour introduire un cadre de cire gaufrée à l'emplacement laissé libre en bordure de couvain. Les provisions, ainsi griffées, seront plus vite utilisées par les abeilles de la colonie et celà libérera un espace supplémentaire à la ponte de la reine en bordure de son couvain actuel.

Crédits photographiques :
Thierry Renard et Jean-Jacques De Rette,
2 élèves du rucher-école de Tournai